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Les empreintes de l'Histoire

20 août 1955 en Algérie : le massacre des européens aux cris de Allah Akbar et la répression française

today20 août 2025

Arrière-plan
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Entretien avec Roger Vétillard, auteur du livre 20 Aout 1955 dans le nord constantinois:

Le 20 août 1955 marque un moment charnière de la guerre d’Algérie. Ce jour-là, dans le Nord-Constantinois, l’Armée de libération nationale, branche armée du FLN, lance une insurrection coordonnée dans une quarantaine de localités autour de Philippeville, Constantine et Guelma. Des milliers de fellahs encadrés par des combattants armés attaquent des Européens mais aussi des musulmans perçus comme proches de la France.

Les massacres sont d’une violence extrême : hommes, femmes et enfants sont assassinés à l’arme blanche, notamment à la mine d’El Halia où près de 140 personnes sont tuées. On dénombre au total au moins 133 civils européens, 45 membres des forces de l’ordre et des dizaines de musulmans francophiles. La répression qui suit est tout aussi brutale : l’armée française, appuyée par des colons armés, mène une riposte massive, faisant plusieurs milliers de victimes musulmanes. On a parfois parlé d’une centaine d’Algériens tués pour chaque Européen.

L’attaque porte aussi une forte dimension religieuse. Dans plusieurs localités, elle est déclenchée à l’appel du muezzin et se déroule aux cris de Allah Akbar. Pour beaucoup d’insurgés, cette insurrection prend l’allure d’un véritable djihad, conférant une dimension sacrée à la lutte et renforçant le caractère irréversible de la rupture entre communautés.

Cette insurrection est l’œuvre de Youcef Zighoud, responsable du Nord-Constantinois pour le FLN. Son objectif : relancer une rébellion affaiblie, mais surtout creuser un fossé de sang irréversible entre Européens et Algériens. Il s’agissait à la fois de terroriser les colons, de couper court à toute tentative de rapprochement entre notables musulmans et administration française, et de frapper l’opinion internationale en attirant l’attention sur la lutte du FLN.

Ce contexte se joue aussi en parallèle des initiatives de Jacques Soustelle, gouverneur général, qui venait de proposer une politique d’« intégration » visant à donner plus de place aux Algériens dans les institutions, rompant avec la logique assimilationniste. Pour le FLN, il fallait empêcher que cette politique séduise une partie de la population. En déclenchant ces massacres, Zighoud et ses hommes savaient que la répression française, inévitable, radicaliserait les esprits et fermerait la porte à toute solution de compromis.

Ces événements, par leur barbarie et la mécanique de représailles qu’ils ont enclenchée, trouvent un écho troublant dans notre actualité, avec les massacres du 7 octobre en Israël et la répression qui a suivi à Gaza.

Il nous a semblé opportun de mettre en ligne une interview réalisé il y a 13 ans avec Roger Vétillard, auteur du livre 20 Aout 1955 dans le nord constantinois. À travers son ouvrage, Roger Vétillard s’appuie sur des sources françaises, algériennes et internationales pour reconstituer minutieusement l’organisation de l’insurrection, la mécanique de la répression et leurs répercussions politiques et psychologiques. L’événement apparaît comme un tournant majeur : il enracine la guerre d’Algérie dans une spirale de violence où civils et militaires sont pris pour cibles, et où chaque camp instrumentalise la brutalité de l’autre pour consolider sa position.

Nous concluons cet entretien en évoquant les disparus civils européens. Comme l’ont montré les historiens Jean-Pierre Lledo et Jean-Jacques Jordi, il y eut beaucoup plus d’Européens enlevés après les accords d’Évian et après l’indépendance qu’en pleine guerre. Le FLN et l’ALN furent les principaux acteurs de ces disparitions, que le gouvernement français connaissait sans agir autrement que par de vaines protestations.

Entretien avec Roger Vétillard, auteur du livre 20 Aout 1955 dans le nord constantinois:

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Écrit par: R2LH

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