Les employés de CIMV, une start-up spécialisée en bioraffinage, sont paralysés depuis plusieurs mois en raison d’un conflit financier entre leur direction et la Commission européenne. Confrontés à des retards de paiement et à l’arrêt de leurs projets, ils demandent la rupture de leur contrat de travail.
Les employés de la start-up CIMV (Compagnie industrielle de la matière végétale), spécialisée dans la bioraffinerie, se trouvent aujourd’hui dans une situation difficile. Depuis le 22 mai, huit chercheurs, dont Nadine Briche, ingénieure et experte en biocarburants, sont contraints à l’inactivité, tout en recevant leur salaire avec plusieurs mois de retard. Cette situation découle d’un conflit entre les dirigeants de la société et la Commission européenne.
Un conflit avec la Commission européenne
Le 25 avril dernier, la Cour de justice de l’Union européenne a rejeté le dernier recours de CIMV contre une décision de la Commission européenne, qui exige le remboursement d’une subvention de 5,9 millions d’euros, octroyée pour des projets de recherche. Les autorités européennes reprochent à la start-up de ne pas avoir attiré les fonds privés promis en contrepartie de cette aide.
Des engagements non tenus et des conséquences dramatiques
Nadine Briche, titulaire d’un doctorat en chimie et responsable de nombreuses innovations en matière de biocarburants, témoigne de l’inacceptable situation à laquelle elle et ses collègues sont confrontés. « Nous avons consacré nos vies à la recherche, et aujourd’hui, nous sommes à l’arrêt, sans même pouvoir continuer nos travaux », confie-t-elle, visiblement affectée par l’inaction imposée. La société CIMV n’ayant pas respecté ses engagements financiers envers l’Union européenne, les chercheurs, dont certains sont en poste depuis plusieurs années, se retrouvent sans perspectives.
Des conditions de travail devenues insoutenables
Les retards de paiement, l’impossibilité de poursuivre les tests en raison du matériel confisqué et l’incapacité de relancer la recherche pèsent lourdement sur les chercheurs, déjà démoralisés par la gestion de l’entreprise. « Le PDG aurait pu faire déposer le bilan pour que nous puissions bénéficier d’un licenciement économique et repartir vers de nouvelles opportunités », estime Nicolas Godin, technicien de laboratoire. Selon lui, la direction a fait preuve d’un manque de considération flagrant envers les employés, alors que ceux-ci sont pris en otage par la gestion chaotique de l’entreprise.
La détermination des salariés
Malgré cette situation de blocage, Nadine Briche et ses collègues restent déterminés à obtenir justice. « Nous avons déposé une plainte aux prud’hommes pour rupture de contrat, et nous ne comptons pas lâcher prise », affirme-t-elle. Un espoir demeure pour ces chercheurs : la possibilité que Pierson Capital, l’actionnaire majoritaire de CIMV, injecte de nouveaux fonds pour relancer le projet. Mais pour cela, les chercheurs insistent sur le fait qu’ils ne doivent plus être associés à cette gestion.
La situation des chercheurs de CIMV soulève de nombreuses interrogations sur la gestion des start-up innovantes et l’engagement des investisseurs. En attendant une issue, les chercheurs continuent de se battre pour voir leurs droits respectés et leurs projets de recherche validés. Les regards se tournent désormais vers Pierson Capital, pour savoir s’il sera prêt à intervenir et remettre l’entreprise sur les rails, sans pour autant sacrifier le travail de ses équipes.
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