La publication récente du rapport sur l’entrisme des Frères musulmans en France, l’alliance de plus en plus affiché de la France insoumise avec les milieux Islamistes, la complicité silencieuse de certains médias de gauche… m’ont convaincu de rediffuser l’interview de l’écrivain Jean-Luc Aubarbier au sujet de son roman historique Les Chemins de Jérusalem.
Il y met en scène Jacques Legrand, un aviateur de la France Libre, qui apprend à son retour en Périgord, que son père, a été assassiné par des soldats arabes portant l’uniforme de la Waffen SS. Fermement résolu à venger son père, Jacques se lance alors sur la piste des meurtriers en compagnie de Joseph Birenbaum et de sa fille Rachel.
Au cours de leur lutte qui va les mener aux confins de l’Algérie, du Liban et d’Israël, ils découvrent les liens sulfureux qui unissent les Nazis et certains islamistes.
Cette émission a été réalisée en… 2008.
En quelques mots
Le roman Les Chemins de Jérusalem, signé Jean-Luc Aubarbier, explore avec rigueur l’alliance entre le nazisme et l’islamisme, nouée dès les années 1920 autour d’un socle commun, l’antisémitisme.
À travers la figure du grand mufti de Jérusalem, Hadj Amine el-Husseini, fervent opposant à l’immigration juive en Palestine, Aubarbier retrace comment certains leaders musulmans ont vu dans le IIIᵉ Reich un partenaire stratégique contre les puissances coloniales et le sionisme. El-Husseini, réfugié à Berlin pendant la guerre, jouera un rôle actif dans la propagande nazie, appelant les musulmans à s’engager aux côtés d’Hitler dans une guerre « sainte » contre les Juifs et les démocraties.
Des armées de l’ombre : Handschar et Légion nord-africaine
Dans son roman, Jean-Luc Aubarbier évoque la Légion nord-africaine (ou Brigade nord-africaine). Cette une unité paramilitaire française est créée en 1944 par Henri Lafont et Mohamed el-Maadi pour le compte de la Gestapo allemande. Ils recrutent principalement des Algériens installés en France. Forte de près de 300 hommes, la Légion participe à des combats contre la Résistance française en Corrèze, Dordogne et Franche-Comté. Elle se rend tristement célèbre par ses exactions et massacres, comme à Brantôme ou Mussidan. À la Libération, ses chefs sont arrêtés et presque tous condamnés à mort. El-Maadi, pour sa part, trouve refuge en Allemagne… auprès d’el-Husseini et plus tard au sein du… FLN.
Ces exemples illustrent, comme le montre Aubarbier, comment l’islamisme radical et le nazisme ont pu trouver des terrains d’entente concrets, y compris au niveau militaire comme avec la division Handschar, une unité de la Waffen-SS composée majoritairement de Bosniaques musulmans recrutés avec l’appui actif du mufti de Jérusalem et du mufti de Mostar.
Une mémoire refoulée aux résonances actuelles
L’après-guerre ne marque pas la fin de cette alliance. Au contraire, plusieurs anciens dignitaires nazis trouvent asile dans les régimes arabes naissants, devenant conseillers militaires ou idéologiques. La haine d’Israël, la négation de la Shoah, la glorification du martyre… autant d’éléments hérités de cette convergence idéologique qui infusent les discours et les actions de l’islamisme radical contemporain.
Jean-Luc Aubarbier souligne que cette histoire trouble reste souvent marginalisée, voire taboue, dans le débat public. Pourtant, elle éclaire d’un jour nouveau les drames récents, de Toulouse à Charlie Hebdo, du Bataclan à l’antisémitisme actuel. Il insiste cependant sur une mise en garde salutaire : confondre islam et islamisme, ou essentialiser un peuple à travers ses extrêmes, revient à reproduire les mêmes erreurs que celles dénoncées dans son roman.
🎧 Pour aller plus loin, écoutez l’interview de Jean-Luc Aubarbier, enregistrée en 2008.
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