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la vie des communes

Ramonville-Saint-Agne: À la résidence Marnac, les habitants à bout de souffle en veulent au bailleur social, au syndic et à la mairie (reportage)

today8 avril 2025

Arrière-plan
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À Ramonville, la situation de la résidence Marnac, située avenue de l’Occitanie, inquiète ses habitants. Insalubrité, insécurité, ascenseur en panne, froid dans les appartements : les locataires tirent la sonnette d’alarme. Ils accusent leur bailleur et interpellent la municipalité. Une situation tendue, vécue au quotidien par des habitants à bout de nerfs.

Ecoutez notre reportage:


Retrouvez la transcription de notre interview sur notre blog d’actualité


Samedi 5 avril 2025. Il est un peu plus de 10h. Il fait beau. Je me gare à proximité de l’avenue de l’Occitanie et je traverse le marché de plein vent. Au bout de l’avenue, la résidence Marnac bouche l’horizon.

L’immeuble ne paie pas de mine, mais dès qu’on pousse la porte vitrée — ou ce qu’il en reste —, le constat est sans appel : « Ici, n’importe qui peut entrer. De jour comme de nuit », lâche une locataire, qui m’accueille et me fait visiter les parties communes. Au bout du premier couloir, une autre porte vitrée constellée d’impacts. Serrure cassée. « C’est ouvert aux quatre vents », commente un locataire qui vient à notre rencontre.

L’homme est infirme. Il vit juste à côté de la porte. « La nuit, on entend des bruits, des claquements de porte. On ne sait jamais si c’est un voisin ou quelqu’un venu de l’extérieur. Parfois, le matin, je retrouve quelqu’un couché sur mon palier. »
Sa voisine confirme : « Les portes devraient se verrouiller automatiquement, mais elles restent ouvertes. » L’homme nous fait entrer dans son appartement. Nous enregistrons une interview avant de continuer la visite.

D’autres locataires nous rejoignent. Ce sont en majorité des femmes. En bas de l’immeuble, des SDF vaquent à leurs occupations. Je demande s’il y a des problèmes de drogue ou d’insécurité.
« Parfois, on retrouve des gens qui boivent dans les escaliers. D’autres défèquent dans la montée du parking. Des SDF qui fument, qui se piquent. Du balcon, on les entend se battre et crier. On ne peut rien dire, c’est trop dangereux surtout quand on est handicapé »

Et des personnes vulnérables, il y en a beaucoup dans cet immeuble si j’en crois ce que me disent mes hôtes. C’est ce qui rendent les pannes récurrentes de l’ascenseur particulièrement génantes. Ce matin encore, il est en panne. (1)
« C’est comme ça depuis des mois », s’indignent les locataires. « Monter au quatrième étage est un défi », soupire l’une d’elles. « Et pourtant, on paie jusqu’à 40 euros par mois pour l’entretien. Dans d’autres HLM, c’est 2 euros. »
Une femme, habitante de la résidence depuis plus de 10 ans, précise qu’avec l’ancien bailleur, ils ne payaient rien.

Nous reprenons la visite. Au quatrième étage, des dalles de plafond manquent, les câbles sont à nu, les canalisations exposées. Là encore, les réparations se font attendre.
« Le syndic et le bailleur se renvoient la balle », commentent mes guides.
J’appuie sur un interrupteur : rien.
« Cherchez pas, ça marche pas depuis des mois. »
La plus jeune sort son téléphone et éclaire le plafond éventré que je veux filmer.

À l’extérieur, les locataires veulent me montrer la plateforme rénovée au-dessus du supermarché Aldi. Les lignes de dalles en béton ne sont alignées. L’ensemble forme des vagues. Plusieurs dépassent de presque un centimètre. Je m’étonne: « C’est dangereux, on peut trébucher. » 
« Une dame du CCAS est tombée », commente une femme avant d’ajouter « Elle s’est fait mal à une jambe et s’est cassé une dent. »

« Et chez vous, c’est comment ? » je leur demande à la cantonnade. Les réponses fusent.
« L’isolation est si mauvaise que je pousse le chauffage à 25 °C pour avoir 19. » dit l’une.
« Chaque hiver, on n’a pas de chauffage. Et quand on appelle, ils nous disent d’aller voir des tutos sur YouTube. » m’explique une autre.
Certains parlent d’infiltrations à cause d’un toit mal étanché. D’autres dénoncent la présence de blattes et d’odeurs de pigeons morts.

Silence du bailleur, déception envers la mairie

Les locataires affirment avoir multiplié les démarches : réunions, courriers, pétition, relances… Sans effet.
Le directeur des Chalets, comme le syndic, leur demande de dénoncer les personnes qui dégradent.
« C’est hors de question », tranche une habitante.
« Imaginez : on dénonce quelqu’un, on doit témoigner, il connaît nos noms, nos adresses… Et après ? Qui nous protège ? Ce n’est pas notre rôle. Qu’ils mettent des caméras. »

Je leur demande si elles ont vu le maire de Ramonville, Christophe Lubac.  « Le maire sait ce qui se passe. Il vient acheter ses cigarettes au bureau de tabac, mais ne bouge pas. »
Une autre ajoute : « Il a été interpellé par  Madame Brot, une élue de l’opposition. Il a répondu en accusant le parti présidentiel. Ce n’est pas ce qu’on attend. » (2)

Certaines évoquent une supposée proximité entre le maire et le directeur des Chalets. D’autre déclarent que les Châlets ont quasiment le monopole du parc social de Ramonville. L’amertume est à son comble. La colère est le seul refuge des gens qu’on abandonne.

Avant de finir la visite, je leur demande ce qu’elles comptent faire. L’une me dit qu’elle pensait mettre une banderole sur la façade de la résidence. Mais elle va se renseigner pour savoir si c’est légal. Une procédure est en préparation. Des avocats y travaillent.

Quand je leur demande l’impact sur leur santé, une femme me répond :
« Mes enfants me supplient de venir vivre chez eux. Mais pourquoi je paierais 800 euros de loyer pour finir chez mes enfants ? Ce qu’on veut, c’est être relogés. Que des travaux soient faits. Et ensuite, on verra. »

Je m’apprête à partir quand une femme me glisse à l’oreille :
« C’est dommage. Ce coin serait agréable sans tout ça. Il y a les commerces, les écoles, un parc. On ne demande pas le luxe. On veut juste vivre dignement. Mais quand on parle au bailleur, on a l’impression qu’il nous dit de nous estimer heureux d’avoir un toit. »

Je les sens toutes et tous à bout…. ils sont donc prêts et prêtes à se battre.

(1) 1h plus tard il fonctionne sans que personne ne soit intervenu.

(2) Intervention du maire suite à une question posée par l’opposition sur la situation des habitants de la résidence Marnac:

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Écrit par: R2LH

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