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Histoire et patrimoine

Sétif-Guelma : ce que l’on ne veut pas entendre. Entretien avec Roger Vétillard

today7 mai 2025

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En mai 1945, tandis que l’Europe célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Algérie coloniale sombre dans une tragédie longtemps étouffée ou déformée : les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. Roger Vétillard, médecin et natif de Sétif, décide de consacrer sept années à une enquête historique rigoureuse. Son livre, Sétif, mai 1945 : Massacres en Algérie (Éditions de Paris), s’éloigne des récits militants et des interprétations idéologiques pour proposer une analyse fondée sur les faits.

Dans cet entretien, il expose les origines de son travail, les sources consultées et les dérives mémorielles qu’il dénonce. Contrairement à une lecture partisane, il s’appuie sur des archives françaises, algériennes, britanniques et de nombreux témoignages, afin de restituer la complexité des événements.

Ecoutez notre entretien avec roger Vétillard (l’enregistrement date de 2010). voir aussi la transcription de notre entretien: https://radio2lhers.fr/setif-mai-1945-massacres-en-algerie-entretien-avec-roger-vetillard/

Première partie:

Seconde partie:

Une réaction face à une mémoire déformée

Tout commence en 1995, lorsqu’Arte diffuse un documentaire sur les événements de Sétif. Face à des témoignages manifestement erronés, Roger Vétillard entame ses recherches. Très vite, il identifie des zones d’ombre, remet en cause certaines exagérations, et insiste sur un point souvent occulté : les massacres du 8 mai ont été précédés par des tueries ciblant les Européens.

Son ouvrage, salué par des historiens comme Guy Pervillé, démontre que la répression ne peut être analysée indépendamment du contexte. Dès les premières heures de la manifestation, des violences ciblées visent des civils européens.

Le 8 mai 1945 : de la célébration à l’insurrection

À Sétif, la manifestation autorisée par les autorités dégénère rapidement. Malgré les engagements initiaux, des drapeaux nationalistes apparaissent, des slogans hostiles sont scandés et des armes circulent. Une jeune fille est tuée. Peu après, des coups de feu éclatent. En l’espace de vingt minutes, 28 Européens sont assassinés, selon des sources anticolonialistes citées par Vétillard.

Les faits sont précis : un Européen est tué dès 7 h du matin, plusieurs attaques coordonnées se produisent dans des villages voisins, et les éléments suggèrent une insurrection préparée. Des historiens comme Mohamed Harbi et Annie Rey-Goldzeiguer confirment cette hypothèse.

Duu 8 mai au 12 mais 1945 des émeutes éclatent dans plusieurs villages autour de Sétif, notamment dans les régions de Kherrata, Chevreul, Périgot-Ville, Amouchas, El Ouricia, Sillègue et dans la Petite Kabylie. Ces violences, souvent spontanées et menées par des groupes armés (outils agricoles, armes blanches, fusils de chasse), ciblent des européens isolés, leurs fermes et des maisons forestières faisant environ 102 morts et une centaine de blessés. Ces exactions ont précédé une répression coloniale d’une extrême brutalité.

Guelma : une répression sans provocation directe

À Guelma, la situation diffère. Aucune victime européenne n’est recensée durant la manifestation. Pourtant, la répression se met en place brutalement. Sous l’autorité du sous-préfet André Achiary, une milice locale naît, plusieurs milliers de personnes sont arrêtées et un tribunal improvisé prononce des exécutions. Pour Vétillard, cette violence, sans provocation directe, brouille l’analyse globale de la répression.

La bataille des chiffres : 45 000 morts ou quelques milliers ?

La question du nombre de victimes de lreste l’un des points les plus sensibles. Le chiffre de 45 000 morts, souvent avancé par les autorités algériennes, voire jusqu’à 100 000 selon certaines sources comme El Moudjahid, est fortement contesté. Vétillard, quant à lui, soutient qu’aucune archive ni aucune étude sérieuse ne corrobore de tels bilans. Selon ses recherches, le nombre réel de morts s’élèverait à quelques milliers, ce qui n’atténue en rien la gravité des faits mais permet une analyse plus crédible.

Pour une mémoire historique, pas idéologique

À travers son livre et ses recherches, Roger Vétillard ne cherche pas à justifier la colonisation. Il plaide plutôt pour une mémoire apaisée, débarrassée des manipulations idéologiques. À la veille de la sortie du film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, il invite à prendre du recul, à écouter les faits, et à restaurer la complexité historique. Car seule une mémoire honnête peut permettre un dialogue durable entre les peuples.


À lire :
Sétif, mai 1945 : massacres en Algérie – Roger Vétillard, Éditions de Paris.

Entretien_avec_roger_Vetillard

Écrit par: R2LH

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