Pendant sept ans, il a exercé son métier d’agent de soin à l’Asei de Ramonville Saint-Agne sans éveiller le moindre soupçon. Embauché en CDI, avec un titre de séjour valable dix ans, ce quadragénaire d’origine marocaine était connu pour son professionnalisme. Son quotidien consistait à accompagner des personnes en situation de handicap dans leur vie de tous les jours. Jusqu’à ce que le 4 février 2025, une adolescente de 13 ans, résidente de l’établissement, rompe le silence.
Des accusations graves et précises
Selon la jeune fille, l’homme aurait abusé d’elle à huis clos, à plusieurs reprises. Son témoignage livré à sa sœur a poussé le père à porter plainte immédiatement. Les faits dénoncés sont décrits dans le détail, notamment la nature répétée des agressions et le fait qu’elles se soient produites à l’abri des regards.
Ce signalement a conduit les enquêteurs à rouvrir une affaire similaire datant de 2022, restée jusque-là sans suite. Dans cette seconde affaire, une jeune femme aujourd’hui âgée de 19 ans avait évoqué des violences sexuelles, mais les déclarations étaient floues et la personne mise en cause à l’époque identifiée comme un résident, non un salarié. Ces éléments ont néanmoins suffi à établir un lien entre les deux dossiers.
Une enquête relancée et des auditions en cascade
Depuis février, les forces de l’ordre ont intensifié leurs investigations. Plus d’une vingtaine de résidents et de membres du personnel ont été entendus pour identifier d’éventuelles victimes supplémentaires. Les enquêteurs soupçonnent que d’autres jeunes femmes pourraient avoir subi des abus similaires.
Face à la gravité des faits, le parquet général s’oppose à toute remise en liberté, évoquant la nécessité de protéger les plus vulnérables. Le mis en cause, détenu depuis le 26 mars 2025, a pourtant demandé sa libération sous contrôle judiciaire, plaidant son innocence.
Une défense sur la corde raide
Lors de l’audience devant la chambre de l’instruction, l’homme s’est présenté en pleurs, affirmant être victime d’une « injustice » et d’une « enquête mal faite ». Il insiste sur son casier judiciaire vierge, son investissement professionnel et sa vie de famille difficile : un enfant de 7 ans et une épouse bipolaire. Son avocat, Me Robin Sénie Delon, rappelle les zones d’ombre du dossier de 2022, notamment l’identification incertaine de l’agresseur présumé.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel doit rendre sa décision ce vendredi quant à une éventuelle remise en liberté sous contrôle judiciaire. Une décision scrutée de près dans un contexte où l’Asei de Ramonville, comme de nombreux établissements accueillant des personnes vulnérables, est confrontée à l’obligation impérieuse de garantir sécurité et confiance.
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