En 2006, Bob Dylan sort son album Modern Times. Un album très blues et très folk qui en quelques semaines va se hisser au sommet du billboard et sera vendu à 4 millions d’exemplaire dans le monde.
Bien que de nombreuses chansons aient des racines musicales très anciennes Dylan leur donne de nouvelles paroles et va puiser son inspiration dans la poésie et la religion.
A sa sortie le New York Times publie un article démontrant les similitudes entre certaines des paroles de Modern Times et l’œuvre du poète du XIXe siècle Henry Timrod. D’autres média y verront aussi des emprunts au poète romain du premier siècle, Ovide. Certains professeurs américains iront même jusqu’à accuser Dylan de plagiat.
Et c’est notamment le cas avec Ain’t talkin. Cette chanson est sans doute l’une des plus noires écrite par Dylan. On y retrouve des phrases extraites des poèmes d’Ovide mais aussi de la bible et de la Kabbale. Le journaliste musical Andy Greene, écrit dans Rolling Stone à propos d' »Ain’t Talkin’ :
C’est une chanson sur un voyage à travers une région désolée, paysage violent tout droit sorti du livre The Road de Cormac McCarthy , et presque chaque ligne dégouline de malheur et d’effroi. C’est Dylan à son meilleur.
En 2019 le chanteur français Bertrand Belin sort son 6eme album solo « Persona ». Bertrand Belin est un auteur-compositeur-interprète, écrivain et acteur français né à Quiberon dans le Morbihan. Il s’est installé dans le paysage de la chanson française comme une valeur sûre. Avec une voix de crooner qui pourrait faire penser à Bashung, Bertrand Belin est sans aucune doute l’une des plus belles plumes de la chanson actuelle. Pas étonnant donc qu’il ait eu envie de se frotter à Bob Dylan. Et c’est justement en enregistrant son album persona que le Breton décide d’adapter en français Ain’t talkin. Cela donnera : le feu au cœur. Traduire une chanson de Dylan est un exercice périlleux. Bertrand Belin s’en sort à merveille, sans dénaturer les intentions de l’auteur.
Le clip de « Ain’t talkin »
Le clip de « le feu au cœur »
La superbe version acoustique