Boualem Sansal : « En France les gens n’osent pas affronter la question de l’islamisme et même de l’islam »

Entretien avec Boualem Sansal 

Cet épisode de ï Tréma inaugure une série consacrée à des sujets essentiels, souvent tus ou controversés. Nous aborderons la vérité historique sur les islamistes, le national-socialisme, l’antisémitisme et l’islamo-gauchisme.

J’ai fait la rencontre de Boualem Sansal à Toulouse en 2009, quelques jours après la sortie de son livre Le village de l’Allemand. À l’époque, ce récit audacieux et politiquement incorrect n’avait encore attiré l’attention d’aucun média.

Notre entretien se déroule à l’extérieur, devant une librairie. Nous sommes inconfortablement assis sur un muret. Je suis frappé par sa sérénité, sa culture et son courage.

Il faut dire que « Le village de l’allemand » se présente comme un pavé dans la mare. Avec un style savoureux, Boualem Sansal y raconte l’histoire de deux frères nés d’une mère algérienne et d’un père allemand. Ils sont élevés par leur oncle dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restent dans leur village natal d’Aïn Deb, près de Sétif.

En 1994, un massacre perpétré par le Groupe islamique armé (GIA) ravage ce village. Les deux frères doivent alors affronter une double épreuve. D’abord, le deuil lié à la perte des leurs. Ensuite, une révélation impensable : leur père, un Allemand respecté comme moudjahid, était un ancien tortionnaire nazi avait mis son expertise au service du FLN durant la guerre d’indépendance algérienne.

Le village de l’Allemandinterroge les mémoires et invite à la réflexion sur les alliances cyniques que nouent une certaine gauche avec l’islamisme.