Des piquets réfléchissants ont été installés près de Lacroix-Falgarde pour prévenir les collisions avec des sangliers, dans le cadre d’un programme de sécurisation routière.
Alors que les températures matinales annoncent l’arrivée de l’automne, la route D4, bordant Lacroix-Falgarde, voit passer un flot continu de véhicules se dirigeant vers Toulouse. Cette route, entourée de la Réserve Confluence de Portet-sur-Garonne d’un côté et des coteaux de Vieille-Toulouse de l’autre, est également un territoire fréquenté par les sangliers. Ces animaux sauvages, de plus en plus proches des zones habitées, représentent un danger constant pour les automobilistes.
Des sangliers de plus en plus proches des habitations
Mardi matin, un champ de colza en bordure de la route D4 portait les traces du passage de sangliers en quête de nourriture. « Ils ont labouré le champ sur une quarantaine de mètres », décrit Shania Coulson, chargée de mission environnement à la Fédération de chasse 31. « Ici, ils traversent régulièrement la départementale, et c’est un tronçon très accidentogène », ajoute-t-elle.
Les sangliers, autrefois confinés aux zones forestières, n’hésitent plus à s’approcher des habitations, suscitant la peur chez les riverains. « Ça devient vraiment inquiétant », déplore Gérard, chasseur au sein de l’ACCA (Association de chasse communale agréée) de Lacroix-Falgarde. « Ils ne se contentent plus des bois, ils s’aventurent près des maisons et c’est un risque d’accident permanent », confirme un autre membre de l’association.
Une réponse coordonnée pour sécuriser la route
Face à cette situation, les autorités locales ont décidé de prendre des mesures préventives. Ce mardi matin, des représentants des trois ACCA des communes voisines, la Fédération de chasse 31, ainsi que les services de voirie du Conseil départemental étaient sur place pour installer des piquets réfléchissants le long de la D4. Ces piquets, disposés tous les 20 mètres sur une distance d’1,5 km, sont une première en Haute-Garonne.
Shania Coulson explique le fonctionnement de ces dispositifs : « Les piquets ont des têtes réfléchissantes qui alertent les automobilistes lorsqu’ils croisent les faisceaux des phares, mais ils dissuadent aussi les sangliers de traverser la route ». Ce système innovant, déjà testé avec succès dans le Jura et la Drôme, vise à réduire le nombre d’accidents impliquant ces animaux sauvages.
Des mesures préventives en amont
Cette installation de piquets réfléchissants n’est pas la première mesure prise dans la région. En amont, des sangliers avaient été équipés de colliers GPS pour étudier leurs déplacements et identifier les zones de passage à risque. Ces données ont permis de cibler avec précision les lieux où les piquets sont désormais installés.
Cette opération s’inscrit dans le cadre du projet Fond Vert ILT (Infrastructures Linéaires de Travaux), en partenariat avec le Conseil départemental de Haute-Garonne. Ce programme vise à prévenir les collisions entre la faune sauvage et les automobilistes dans les zones sensibles.
La mise en place de piquets réfléchissants avait déjà été testée fin septembre sur la Départementale 8 à Montréjeau, dans le Comminges, avec des résultats encourageants. Le déploiement de cette mesure sur la D4 suscite donc de grands espoirs pour réduire les accidents sur ce tronçon.
En renforçant la sécurité des routes tout en respectant l’environnement naturel des sangliers, les autorités espèrent limiter les interactions dangereuses entre ces animaux et les automobilistes.