« La curiosité est le meilleur passeport pour Cadavres Exquis » – Ida Mesplède, directrice littéraire Barnett&cie

Les 27 et 28 septembre, Vigoulet-Auzil accueillera la 2ᵉ édition du festival Cadavres Exquis, consacré au roman noir historique. Avec 30 auteurs, 7 cafés littéraires, 11 tables rondes, 4 conférences, 3 expositions, une pièce de théâtre et un documentaire, l’événement prend une ampleur nouvelle. Ida Mesplède, directrice littéraire, détaille les choix de programmation et les ambitions du festival.

Écoutez le podcast avec Ida Mesplède

Comment est né le festival Cadavres Exquis ?
Ida Mesplède : À l’origine, c’est la mairie de Vigoulet-Auzil, sous l’impulsion du maire Jacques Segeric, qui souhaitait créer un événement culturel fort pour la commune. Notre agence, Barnett & Company, a proposé le concept du roman noir historique, un genre qui allie intrigue et mémoire. Le projet a séduit, et nous avons construit ensemble cette aventure.

Pourquoi avoir choisi le roman noir historique comme fil conducteur ?
Parce qu’il permet de raconter ce que la société cache, ses dysfonctionnements, tout en explorant des époques très variées. Connaître son passé aide à mieux comprendre son présent. Les auteurs de roman noir historique abordent des périodes allant de la préhistoire à l’actualité la plus brûlante. Cela offre une richesse thématique immense et un attrait pour des publics très divers.

Quels sont les temps forts de cette 2ᵉ édition ?
Cette année, nous accueillons une trentaine d’auteurs venus de France et de l’étranger. Parmi eux, Pascal Dessaint, Olivier Barde-Cabuçon, Éric Fouassier… et un invité finlandais, Artu Tuominen, qui évoquera la période où la Finlande, envahie par l’URSS, s’est alliée à la Wehrmacht.
Le programme prévoit aussi 7 cafés littéraires, 11 tables rondes, 4 conférences, un documentaire, 3 expositions et une pièce de théâtre (Le Crime Farpé par le théâtre des 3T, à Toulouse). Nous aborderons des thèmes variés : le fait divers avec la journaliste Patricia Tourancheau, la résistance en Occitanie, le Canal du Midi ou encore les “malgré-nous” d’Alsace-Lorraine.

La marraine du festival sera Nadine Monfils. Pourquoi ce choix ?
Nadine Monfils est une écrivaine franco-belge incontournable. Elle est aussi poète, metteuse en scène, plasticienne… Son écriture mêle érudition, humour décalé et une grande humanité. Ses récentes séries autour de Magritte et Baudelaire illustrent parfaitement l’esprit du festival : relier histoire, art et fiction dans un récit vivant.

Le festival proposera aussi des expositions et des prix littéraires…
Oui. Nous aurons une exposition sur le polar, une autre sur le Canal du Midi, et une sur les faits divers à travers la presse des XIXe et XXe siècles. Côté prix, il y a quatre distinctions : le Prix des lecteurs du Val, le Prix du roman noir historique (français et étranger), et le Prix découverte Claude Mesplède, remis cette année à Simon François pour La proie et la meute.

Quelle est la particularité de ce festival par rapport à d’autres événements littéraires ?
La proximité avec les auteurs. Ici, pas de barrière : on discute, on échange, on partage un café ou un repas. Les habitants accueillent même les écrivains chez eux, ce qui crée des liens très forts. Le festival, c’est à la fois des moments d’érudition et un week-end convivial où chacun peut trouver sa place.

Comment convaincre quelqu’un qui n’a jamais assisté au festival de venir ?
Par curiosité. Si vous aimez l’histoire, les récits, les intrigues ou simplement l’échange humain, vous trouverez ici de quoi nourrir votre esprit et passer un bon moment. C’est un lieu où la petite histoire rencontre la grande, et où la culture se vit dans la convivialité.

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