🎙 Artiste toulousain inclassable, Le Barda — alias Olivier Barda — revient avec un second volume de son projet « Punch and Badass », un univers musical à mi-chemin entre folk, blues et western rock. Chanteur, multi-instrumentiste, véritable homme-orchestre, il mêle introspection et énergie brute dans un style bien à lui. Rencontre avec ce troubadour moderne avant son concert à Noueilles, le 15 juin, à l’invitation de l’association Lauragais Friendly.
SébastienClaret: Bonjour Olivier. Vous êtes connu sous le nom de Le Barda aujourd’hui, mais les amateurs de musique vous ont aussi connu sous le pseudonyme de Zitoun. Pourquoi ce changement d’identité artistique ?
Olivier Barda : J’ai adopté le nom Zitoun lors d’un premier grand voyage en Australie. Ça signifie « olive » en arabe, un clin d’œil à mes origines égyptiennes via mon grand-père. Mais avec le temps, j’ai constaté que ce nom induisait le public en erreur : certains s’attendaient à de la musique klezmer ou orientale, ce qui n’était pas du tout mon univers. J’ai donc décidé de me recentrer sur quelque chose de plus authentique, plus cohérent. “Le Barda”, c’est un jeu de mots sur mon vrai nom, Olivier Barda, et ça évoque aussi tout le bazar musical que je transporte.
SébastienClaret : Ce changement de nom a-t-il influencé votre musique ?
Olivier Barda : Pas vraiment. Mon style reste fidèle à ce que je fais depuis longtemps : un mélange de folk, blues et d’énergie brute. J’ai changé le nom, le logo, le site, mais pas l’âme. Cela dit, ça a été un gros boulot, mais je suis ravi du résultat.
SébastienClaret : Vous avez pas mal voyagé. Est-ce que ces périples ont nourri votre musique ?
Olivier Barda : Oui, énormément. Tout a commencé au lycée, dans le RER parisien. Quatre heures de trajet par jour, c’était l’enfer. J’ai commencé à sortir ma guitare pour passer le temps, d’abord dans le train, puis dans la rue. Je me suis construit comme ça. Ensuite, l’Australie, puis les routes de France en van. J’ai fait de la musique de rue, de la manche, de manière professionnelle. C’est là que je testais mes morceaux : ceux qui marchaient restaient, les autres disparaissaient. J’ai même sorti un album à cette époque, Troubadour, enregistré à l’arrache dans mon van. C’est un vrai témoignage de mes débuts.
SébastienClaret : Vous avez aussi vécu une expérience marquante à Nashville. Que retenez-vous de cette immersion dans la Mecque du folk américain ?
Olivier Barda : À Nashville, la musique est partout. C’est une vraie usine à sets : les musiciens enchaînent les concerts dans une ambiance survoltée. J’y ai joué avec ma guitare à plat, mais debout grâce à un stand que j’ai bricolé. Je joue de la guitare, de l’harmonica, du tambourin, je tape sur ma guitare comme sur une grosse caisse. J’ai même intégré un micro pour créer un son percussif très organique. Résultat : un mélange folk-techno qui surprend et séduit.
SébastienClaret : Vous avez une technique bien à vous, sans slide ni bottleneck, contrairement aux images classiques du blues.
Olivier Barda : Exactement. Je joue aux doigts, pas au slide. Ça me laisse plus de liberté, plus de nuances. Et tout est autodidacte. Ce style, je l’ai développé seul, en cherchant mon propre son.
SébastienClaret : Passons à votre dernier projet : « Punch and Badass », un western musical moderne, aux accents rock et bluegrass. Comment vous est venue l’idée ?
Olivier Barda : Curieusement, pas en voyage ! J’étais chez moi, en colocation. Spotify m’a proposé des morceaux dans cet esprit western rock, comme ceux des sœurs Larkin Poe. J’ai creusé, j’ai découvert des perles. Et petit à petit, j’ai créé ma propre identité sonore, entre folk, country et blues, avec ce style un peu cinématographique, que j’ai appelé « western badass ».
SébastienClaret : L’album suit une trame narrative. Racontez-nous.
Olivier Barda : Le volume 1 raconte l’histoire de Stan, un mercenaire corrompu par l’argent et la gloire. Il accepte de tuer un grand chef d’une tribu amérindienne mystique, les Buffalo. Après ce meurtre, il est maudit : l’âme du chef s’incarne dans son ombre et le pousse à se racheter. On suit ses aventures dans des bagarres de saloon, des dilemmes moraux… C’est un western imaginaire et musical.
SébastienClaret : Et le volume 2 ?
Olivier Barda : Il poursuit cette aventure, mais avec encore plus d’ampleur. Cette fois, je suis allé en studio, au Cerisier, à Toulouse. J’ai travaillé avec deux musiciens : Sacha Cantier (contrebasse) et Simon Boquet (batterie), tous deux issus du groupe Les Beavers, très actifs dans la scène folk de l’Ariège. Ce nouvel album, c’est un gros pas en avant, en termes de son, de production et de maturité artistique.
SébastienClaret : Vous jouez donc maintenant aussi en trio ?
Olivier Barda : Oui, je continue mes concerts en solo, c’est mon ADN. Mais pour les grandes scènes ou des événements particuliers, je monte sur scène avec le trio. C’est très complémentaire. On vient de finir une tournée en Bretagne, et on a joué notamment au Farming Village Festival : un moment incroyable.
SébastienClaret : Vous êtes également l’un des fondateurs de la Toulouse Folk Society. De quoi s’agit-il ?
Olivier Barda : C’est une initiative pour fédérer les artistes folk toulousains. On est une dizaine d’artistes émergents à s’entraider, à mutualiser nos forces. On organise des scènes ouvertes tous les lundis au Frog & Rose Beef, en plein centre-ville, et d’autres événements : concerts à thème, ateliers… C’est un vrai lieu de vie pour la scène folk locale.
SébastienClaret : Ce nouvel album vous a déjà valu une belle reconnaissance.
Olivier Barda : Oui, j’ai eu des retours très positifs, des interviews sur des radios blues, des articles dans Rock & Folk et même Rolling Stone. C’est gratifiant. Les festivals commencent à m’approcher. Ce projet confirme que le public suit et apprécie l’évolution de mon travail.
SébastienClaret : Une dernière question : est-ce qu’il est facile aujourd’hui de vivre de la musique à Toulouse ?
Olivier Barda : Ce n’est jamais facile, mais c’est possible. Il faut oser, se présenter, aller frapper aux portes des bars, des lieux culturels. Toulouse est une ville très vivante, il y a plein d’endroits où la musique peut s’exprimer. Avec du travail, de la persévérance et un peu de culot, on peut y arriver.
📆 Prochain concert : Le Barda sera en concert à Noueilles le 15 juin 2025 à partir de 18h, dans le cadre d’un apéro-concert organisé par l’association Laura Gay Friendly.
Artiste toulousain singulier, Le Barda — alias Olivier Barda — fait partie de ces musiciens qui déjouent les étiquettes. À la croisée du folk, du blues et de la country, il façonne un univers à part entière : celui d’un one-man band à l’énergie communicative, capable d’embarquer son public d’un riff à l’autre, du bush australien aux terres occitanes. Guitare slide posée à plat, harmonicas à la ceinture et voix […]
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