« Tout changer pour que rien ne change » : telle pourrait être la morale des législatives anticipées dont le second tour a eu lieu ce dimanche 7 juillet 2024.
À l’issue de ces élections, la coalition présidentielle a obtenu 156 députés. Elle a perdu le statut de groupe le plus représenté à l’Assemblée nationale. Elle a cependant réussi à sauver les meubles et reste la force pivot de la recomposition.
C’est le Nouveau Front Populaire (NFP) qui devient le mouvement politique le plus représenté avec 178 députés mais reste loin de la majorité absolue qui est de 289 siège.
Le Rassemblement National (RN) et ses alliés, donnés aux portes du pouvoir par les sondages, finissent à la troisième place (143 sièges) après avoir subi un Front républicain dans l’entre-deux tours.
Cependant, ces chiffres sont trompeurs. Si la coalition Nouveau Front Populaire est bien la première force à l’Assemblée, les partis qui la composent sont derrière le Rassemblement National en nombre de sièges.(1) Idem quand on analyse l’élection en nombre de voix obtenues. À lui seul, le RN recueille plus de 9 millions de voix, (36,18%) le Nouveau Front Populaire 7 millions (25,18%) Le parti de Jordan Bardella parvient à doubler le nombre de ses députés, là où la gauche ne progresse que très peu.
Enfin, les Républicains et leurs alliés divers droite sont parvenus à faire élire des élus déjà bien implantés et parviennent à refluer la vague RN. Ils obtiennent 8,60 % des suffrages et 66 élus dans la nouvelle Assemblée nationale.
On a donc assisté hier soir à une victoire à la Pyrrhus de la part de la gauche.
Aujourd’hui, le parlement n’a pas de majorité qui se détache suffisamment pour prétendre au pouvoir. Le pays est dans une forme d’impasse. Il reste quelques jours au président de la République pour trouver une sortie à cette crise institutionnelle.
(1) Le RN possède dorénavant 143 sièges. La France Insoumise obtient 71 élus, devant le Parti Socialiste (58), les Verts (31) et le Parti Communiste Français (9).