À moins d’un an des élections municipales, Ramonville-Saint-Agne voit déjà s’esquisser les grandes lignes d’une campagne qui s’annonce disputée. Le maire sortant Christophe Lubac brigue un quatrième mandat. Face à lui, Sylvie Brot, cheffe de file de l’opposition, veut incarner une alternance ferme. Une troisième voie se dessine avec Ramonville Écologie, portée par des figures locales souhaitant rompre avec les pratiques politiques en place. Trois candidatures, trois visions, un enjeu commun : convaincre un électorat qui pourrait être plus indécis que jamais.
Christophe Lubac entre en campagne pour un quatrième mandat
En poste depuis 2008, Christophe Lubac a officialisé sa candidature à sa propre succession. Soutenu par la liste d’union « Ramonville pour tous », il s’appuie sur un socle de gauche large allant de Génération·s à La France Insoumise, en passant par les écologistes, dans l’objectif de faire perdurer un projet municipal axé sur la démocratie participative, l’écologie et le service public.
La majorité sortante revendique une série de projets structurants comme la valorisation de la Ferme de Cinquante, la transition énergétique dans les équipements publics ou encore la gratuité de la cantine scolaire. Le slogan de campagne, « Une ville qui se projette et qui protège », résume cette ambition de concilier modernisation et cohésion sociale.
Mais la candidature de Christophe Lubac intervient dans un contexte incertain. En 2020, il ne l’avait emporté qu’avec 35,53 % des voix, devançant de peu Sylvie Brot, alors investie par LREM, qui avait recueilli 33,02 %. Un score serré, révélateur d’une dynamique de polarisation de l’électorat. L’enjeu, cette fois, sera de préserver l’unité à gauche, alors que la présence de La France Insoumise dans sa coalition suscite débats et réticences, notamment pour ses positions sur le conflit israélo-palestinien, parfois jugées clivantes par une partie des électeurs modérés.
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Une opposition structurée : Sylvie Brot veut incarner l’alternance
Sylvie Brot, enseignante et élue municipale, a officialisé sa candidature pour 2026 avec l’ambition de porter une véritable alternance après 18 années de gestion Lubac. Engagée localement, elle présente une ligne politique claire autour de trois axes : sécurité publique, rigueur budgétaire et efficacité de l’action municipale.
Elle dénonce une gestion municipale opaque et parfois désorganisée, notamment sur le plan budgétaire. Elle promet un audit complet des finances et des ressources humaines en début de mandat, et se dit prête à revoir les modes d’organisation, y compris en explorant la sous-traitance dans certains services. Sur le terrain de la sécurité, elle plaide pour un déploiement mesuré mais ferme de la vidéoprotection, en lien avec la gendarmerie.
Très critique à l’égard de la participation citoyenne actuelle, qu’elle considère comme « instrumentalisée », elle promet une refondation des instances participatives pour plus de transparence et d’impact. Enfin, elle s’oppose frontalement à toute alliance avec La France Insoumise, estimant que certaines positions de ce parti sont incompatibles avec les valeurs républicaines qu’elle défend. Sur le volet économique, elle souhaite relancer le tissu commercial et renforcer les politiques éducatives et sociales, en particulier pour les publics en situation de handicap.
🎧 À écouter : notre entretien avec Sylvie Brot dans Respublica Vox 👉 Lien vers l’interview
Une troisième voie : Ramonville Écologie entre dans la course
Aux côtés de ces deux candidatures, Ramonville Écologie fait entendre une voix distincte. Composée de figures connues comme Karin Peres, François Lacan et Jürgen Knödlseder, la liste veut incarner une alternative citoyenne, indépendante à la fois de la majorité et de l’opposition traditionnelle.
Ce collectif écologiste revendique environ 25 % des voix lors des dernières municipales. Il avait entamé des discussions avec la gauche en vue d’une alliance, mais les conditions imposées par l’équipe Lubac ont, selon eux, rendu impossible tout accord équilibré. Leur projet repose sur un renouvellement profond des pratiques démocratiques locales, avec une gouvernance ouverte, une implication renforcée des habitants et une écologie pleinement intégrée aux politiques publiques.
Les membres de Ramonville Écologie dénoncent une « écologie de façade » de la majorité actuelle, et affirment vouloir impulser une véritable stratégie de résilience climatique, avec des investissements adaptés aux enjeux environnementaux à venir. Ils proposent un changement global, dans les personnes, les projets et les méthodes, et appellent les électeurs à choisir un nouveau cap politique.
Vers une triangulaire incertaine ?
Avec trois listes déjà constituées, l’élection municipale de 2026 à Ramonville s’oriente vers une triangulaire aux équilibres instables. Chacune des forces en présence espère incarner l’alternative la plus crédible pour l’avenir de la commune. Mais le résultat pourrait bien dépendre de la capacité de chaque camp à élargir son socle, convaincre les indécis et mobiliser au-delà de ses bastions traditionnels.
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