L’intersyndicale (FO, CFE-CGC, CFDT, CGT) de Thales appelle à manifester le mardi 17 septembre contre un plan de gestion active qui vise à supprimer 1 237 postes en Europe. (980 en France dont deux tiers à Toulouse. Le tiers restant concernera le site de Cannes. )
Une adaptation au marché
Du côté de la direction on précise qu’il s’agit seulement d’un redéploiement et non d’une baisse des effectifs. Les postes concernées par le plan sont des réaffectations vers d’autres divisions du groupe Thales.
Cependant ce plan intervient dans un contexte de crise au sein du secteur des satellites de télécommunication géostationnaires. L’arrivée de la concurrence a fortement impacté Tahles Alenia Space. En trois ans, l’entreprise a divisé par deux le nombre de ses clients. Pour faire face à cette situation l’entreprise a d’ailleurs discrètement organisé la délocalisation de son ingénierie. D’ici 2030, Thales Alenia Space veut en effet accélérer la baisse du nombre de ses ingénieurs français en triplant leur nombre en Roumanie et en le doublant en Inde.
Depuis le mois de mars la direction de Thales Alenia Space cherche à anticiper une éventuelle baisse des commandes d’ici 2027. En début de semaine elle a donc demandé au comité européen du groupe de s’engager dans une deuxième phase de son plan de gestion active. Le comité a pour l’instant donné aucun avis.
Autre raison de ce « plan d’adaptation: l’éventuelle fusion entre Airbus Defense & Space (5 000 salariés à Toulouse) et Thales Alenia Space (2 700 salariés à Toulouse).
Si ce regroupement devait avoir lieu il entraînerait des doublons dans les effectifs. La direction de Thales Alenia Space serait donc peut-être en train de devancer une situation à laquelle devra également s’adapter Airbus Defense & Space.
Les syndicats vent debout contre cette saignée dans les effectifs.
Dans un communiqué, les syndicats indiquent que « Thales Alenia Space a des compétences et des moyens industriels uniques en France. Il n’est pas question de les sacrifier au moment où la souveraineté dans la construction des satellites devient un enjeu stratégique. » Selon l’intersyndicale l’entreprise a un carnet de commande jusqu’à la fin de l’année 2026. « Tous les chiffres fournis par la direction montrent que la charge de travail est correcte », explique Pierre Tommasi. « et parfois, il faudrait même embaucher pour suivre les cadences ».
Pour faire entendre leurs voix, les quatre organisations syndicales invitent les salariés à se rassembler le mardi 17 septembre à 15 h 30 devant l’entrée principale du site à Toulouse.