À la tête de la mairie de Castanet-Tolosan depuis 2020, Xavier Normand dresse un état des lieux des grands dossiers de la ville (voir notre première partie et notre podcast). Urbanisation maîtrisée, projet de Plan Local d’Urbanisme (PLU), logements sociaux et fiscalité locale : le maire revient dans cette deuxième partie de notre entretien sur les choix politiques qui ont façonné Castanet ces dernières années.
Radio 2 l’Hers : Votre équipe municipale s’était engagée à ralentir l’urbanisation de Castanet, pourtant des constructions continuent. Pourquoi ?
Xavier Normand : Il n’y a pas eu d’interruption des constructions car nous avons dû gérer l’inertie des permis de construire accordés avant notre arrivée. Il est impossible d’arrêter du jour au lendemain des projets déjà validés. Nous avons cependant mis fin aux nouvelles autorisations. Concrètement, en cinq ans, je n’ai signé qu’un seul permis de construire pour du logement collectif : un projet d’habitat participatif avenue Salette-et-Monsay, qui avait été retardé par des recours.
Notre volonté est de maîtriser la densification pour éviter un développement anarchique. Nous avons fait le choix de préserver certaines zones naturelles et agricoles afin de maintenir un équilibre entre urbanisation et cadre de vie. De plus, nous avons renforcé les exigences en matière d’architecture et de qualité environnementale pour les nouvelles constructions.
Radio 2 l’Hers : Vous allez prochainement signer le Plan Local d’Urbanisme. Quelles sont les grandes orientations de ce document stratégique ?
Xavier Normand : Le nouveau PLU repose sur deux axes majeurs. D’abord, nous voulons stopper l’artificialisation des terres agricoles et naturelles. Par exemple, la plaine entre Castanet et Péchabou, qui devait initialement accueillir des immeubles, restera une zone agricole. Ensuite, nous misons sur une densification maîtrisée avec de l’habitat intermédiaire, qui offre une alternative entre maisons individuelles et grands immeubles.
Nous avons également introduit des critères environnementaux plus stricts : limitation des surfaces imperméabilisées, exigence de matériaux durables et favorisation des énergies renouvelables. Ce document servira de cadre pour garantir un développement harmonieux et durable de notre commune.
Radio 2 l’Hers : Castanet comprend aujourd’hui 17% de logements sociaux, alors que la loi en impose 25%. Comment allez-vous rattraper ce retard ?
Xavier Normand : Nous avons décidé d’imposer un taux de 80% de logements sociaux dans les futurs projets immobiliers. Il ne s’agit pas seulement de logements locatifs sociaux, mais aussi de logements en accession à prix abordable, grâce à des dispositifs comme le Bail Réel Solidaire (BRS). Ce dernier permet aux ménages d’acheter leur logement tout en louant le terrain, réduisant ainsi le coût total.
Nous voulons privilégier un logement social de qualité, bien intégré dans le tissu urbain, pour éviter des concentrations excessives et favoriser la mixité sociale. Par ailleurs, nous travaillons avec les bailleurs sociaux pour réhabiliter certains bâtiments et améliorer la qualité du parc existant.
Radio 2 l’Hers : La taxe foncière à Castanet atteint 61,9%, soit près du double de Toulouse. Comment justifiez-vous ce niveau élevé ?
Xavier Normand : Cette taxe n’a pas été augmentée sous notre mandat. Elle avait été votée par l’ancienne municipalité en 2019 pour compenser la suppression de la taxe d’habitation. Notre engagement a été de stabiliser les taux, ce que nous avons tenu. Par ailleurs, il faut comprendre que Castanet a une base fiscale plus faible que Toulouse, ce qui explique cette différence de taux.
Nous avons également fait le choix de ne pas augmenter les impôts malgré l’inflation et la hausse des coûts des services publics. Notre stratégie repose sur une gestion rigoureuse des finances et une recherche active de financements externes pour nos projets.
Radio 2 l’Hers : Avec la hausse des coûts et la réduction des financements de l’État, comment la commune s’adapte-t-elle ?
Xavier Normand : Nous avons fait le choix de préserver les services publics en maintenant les emplois municipaux. Nous investissons aussi dans des solutions de réduction des coûts, comme la mise en place de la géothermie sur certains bâtiments publics ou la production d’électricité photovoltaïque. Enfin, nous adaptons nos investissements en fonction des cofinancements obtenus.
Nous avons également mis en place un plan d’optimisation des dépenses, en mutualisant certains services avec d’autres communes du Sicoval et en favorisant l’efficacité énergétique des bâtiments publics. L’objectif est de maintenir une offre de services de qualité sans alourdir la pression fiscale sur les habitants.
Post comments (0)