Lors du Conseil municipal du 26 juin 2025, la majorité municipale de Ramonville-Saint-Agne, conduite par Christophe Lubac, a adopté un vœu intitulé « Vœu pour la paix en Palestine ». Une prise de position qui, bien que portée par l’intention affichée de défendre la paix et le respect du droit international, soulève de nombreuses interrogations et critiques, tant sur le fond que sur ses intentions cachées.
Des mots forts, une posture risquée
Dans le texte adopté, la mairie exprime son indignation face aux violences au Proche-Orient et appelle la France à trois mesures : un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la suspension des accords de coopération avec Israël, et la reconnaissance de l’État palestinien.
Le texte initial qui aurait du être voté, et que nous avons pu consuletr, allait plus loin en qualifiant explicitement les événements en cours à Gaza de « génocide ». Un terme extrêmement polémique dans ce contexte : s’il renforce la charge émotionnelle du discours, il est loin de faire consensus sur le plan juridique et diplomatique, en particulier si l’on compare cette guerre à d’autres conflits contemporains bien plus meurtriers. Cette terminologie contribue à polariser un débat déjà inflammable.(1) C’est sans doute pour cela que la majorité a choisi d’adoucir ses propos.
Reconnaître la Palestine, au prix de la légitimation du Hamas ?
L’appel à reconnaître l’État palestinien s’inscrit dans une revendication ancienne portée par une partie de la gauche française. Mais dans le contexte actuel, cette démarche suscite une vive controverse. Le Hamas, mouvement islamiste terroriste au pouvoir à Gaza, est responsable des attaques du 7 octobre 2023, qualifiées de terroristes, qui ont coûté la vie à plus de 1 200 civils israéliens. En appeler aujourd’hui à une reconnaissance de l’État palestinien revient, pour certains observateurs, à valider — même indirectement — une stratégie reposant sur la terreur.
Un contentieux à venir à venir?
La décision du Conseil municipal pourrait ne pas rester sans suite. À l’instar d’une précédente affaire impliquant une banderole en soutien à Paul Watson, le préfet de la Haute-Garonne pourrait saisir le tribunal administratif afin de contester la légalité de ce vœu municipal, qui touche à des questions de politique étrangère, domaine réservé de l’État. Un contentieux juridique semble donc probable.
Christophe Lubac en campagne, entre coalition et contradictions
Ce vœu s’inscrit aussi dans un contexte électoral. Christophe Lubac, maire de Ramonville et chef de la majorité, vient de se déclarer candidat à sa propre succession pour les élections municipales de 2026. Il appelle à une large coalition de gauche, ouverte jusqu’à La France Insoumise (LFI). Une stratégie qui fait grincer des dents, notamment en raison des positions de certains cadres de LFI accusés de propos ambigus, voire antisémites, de participation à des manifestations avec des drapeaux iraniens ou de proximité idéologique avec les Frères musulmans. Si ce voeux est en apparence pavé de bonnes intentions, on devine qu’il pourrait être un signe de ralliement… au risque de renforcer les antagonisme au sein d’une société française déjà fortement divisée.
A noter que le vœu a été adopté par la majorité municipale conduite par Christophe Lubac, avec le soutien du groupe écologiste Les Verts. En revanche, l’opposition menée par Sylvie Brot a refusé de le voter en considérant que ce sujet sort du champ des compétences du conseil municipal.
(1): la Cour internationale de justice, a expliqué que le tribunal ne s’est pas prononcé sur la plausibilité de l’allégation de génocide, elle a indiqué qu’il existait seulement « un risque de préjudice irréparable au droit des Palestiniens à être protégés contre le génocide ». La CIJ n’a pas constaté de génocide.
Rappel: 1 israelien sur 5 est un … palestinien qui jouit des mêmes droits civiques que les autres citoyens d’Israel.
LIRE le Voeu du groupe majoritaire:
26_RAPPORT_VOEU_GROUPE_MAJO_PAIX_POUR_LA PALESTINE
Video du vote:
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